Les Vestiges de l'Aube by Khara David S

Les Vestiges de l'Aube by Khara David S

Auteur:Khara, David S [Khara, David S]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller, Fantastique
Éditeur: Michel Lafon
Publié: 2011-05-18T22:00:00+00:00


Chapitre 20

Si Barry a gagné mon estime, je ne peux en dire autant de son collègue John Sanderson. Je n’ai jamais aimé les hommes adipeux. J’ai toujours vu dans le laisser-aller pondéral les stigmates d’un manque de respect de soi et, par voie de conséquence, des autres. Qui plus est, il s’habille avec un mauvais goût écœurant. Chaussures de second ordre, aux semelles grossièrement collées, bas de pantalon à ourlet. Hérésie, les gentlemen préfèrent les revers soignés. Bah ! Il ne mérite même pas que je l’évoque.

J’apprécie le lieu où travaille Barry. L’endroit est ténébreux. Parfait pour un oiseau de nuit comme moi. Le superflu y est inexistant, chaque objet remplissant un office bien précis. Ce dépouillement me convient assez. Il favorise la concentration, qualité indispensable à tout enquêteur digne de ce nom. Malgré cela, Barry semble stagner dans son affaire. J’en sais désormais assez pour être d’une réelle utilité. Heureusement, des éléments sont venus m’éclairer et mon rôle dans cette histoire s’annonce à la fois prépondérant et ludique. Allez, j’avoue, comme tout le monde j’ai rêvé d’être un jour un justicier. Bien sûr, à mon époque, la jeunesse rêvait plus à George Washington qu’à Batman, mais à chaque siècle ses héros.

J’ai littéralement bu les paroles des inspecteurs. Alors qu’ils évoquaient le déroulement des faits, je m’imaginais en jean et chemise noire, revolver à la ceinture, traquant un improbable indice à la recherche d’un Jack l’éventreur des temps modernes.

Ils ont quitté la brigade tard dans la nuit, suffisamment en tout cas pour ne me laisser que trente minutes de tranquillité dans ce bureau si austère et pourtant si animé. Une fois l’endroit déserté, je repris corps pour me glisser dans la peau de mon ami. Je me vissai dans son fauteuil et feuilletai le dossier qu’il avait rangé dans un tiroir. Les pieds posés négligemment sur le meuble de métal triste, je lus sans lire, fasciné par l’illusion que je m’offrais d’être vivant. Je pris la tasse, réchauffée par le café, et la portai à mes lèvres en un simulacre d’alimentation normale. Seigneur, que c’était bon ! Que ne donnerais-je pour sentir mon cœur battre ! Rappel brutal à la réalité, l’horloge murale sonna les 4 heures. Le soleil, mon pire ennemi, ne tarderait plus. Le temps m’était compté, ma nature si particulière faisait irruption dans ma bulle de mortalité.

Je saisis alors le stylo de Donovan et entrepris d’écrire le peu d’informations que m’avait fourni l’esprit. Je fis vite.

Barry voulait interroger une prostituée nommée Lewis. Je trouvai son adresse dans le dossier. J’allais donner un coup de pouce à mon camarade et me divertir.

Arriver chez la dame fut rapide. Je me matérialisai dans son salon, dont je tairai le goût douteux. La dénommée Lewis, la chevelure mouillée, fumait une cigarette, allongée sur un canapé blanc, tandis que deux larbins effaçaient les traces d’une orgie. Ils remballaient des accessoires malsains, menottes, fouets, vêtements de cuir… Cela en disait long sur la moralité de la maîtresse des lieux.

Je devais agir vite pour précéder le lever du soleil et regagner ma demeure.



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